Alcool et pot: Deux poids, deux mesures!
Alcool et marijuana: Deux poids, deux mesures!
La consommation d'alcool, malgré ses nombreux effets négatifs, demeure un phénomène social largement accepté, banalisé voire encouragé. À l'opposé, la consommation de »pot» est encore perçue comme un geste délinquant, rebel et marginal dont les conséquences sont presque «démonisées».
Une moyenne de 16,5 ans
Ainsi, la dernière étude de l'IRB laisse clairement voir le phénomène. D'abord, n'est-il pas surprenant de réaliser que l'ensemble des répondants fixe à 16 ans et demi l'âge normal pour un jeune de consommer de l'alcool (bière et/ou vin) avec ses parents. En fait, la très grande majorité (77%) considère normal que leurs enfants (ou eux-mêmes) boivent de l'alcool à la maison et en présence de leurs parents avant l'âge légal requis pour en consommer dans les bars. Près du quart (21%) considère que 15 ans (12%) et même 14 ans (9%) sont des âges normales pour consommer de l'alcool avec ou en présence de ses parents.
Avec de telles révélations, on serait porté à penser que la problématique de l'alcool au volant chez les jeunes prend sa source, du moins en partie, à la maison. Évidemment, cette problématique est plus complexe, mais la portée des méfaits de l'alcool est plus difficilement perceptible si sa consommation est banalisée, voire encouragée.
Méfiance et suspicion
Confrontés à des situations hypothétiques, les répondants confirment la tendance voulant que la boisson soit beaucoup mieux acceptée socialement que le pot. Ainsi 11% des personnes sondées seraient fortement irritées si leur fils ou leur fille rentrait à la maison complètement ivre alors que cette proportion s'avère trois fois plus forte (33%) si il ou elle rentrait complètement sous les effets de ce stupéfiant.
Cette crainte ou cette méfiance face au «pot» croît avec le niveau de scolarité des répondants ainsi que leurs revenus et les hommes, à cet égard, se montrent plus catégoriques que les femmes (36% vs 29%).
Mais cette situation hypothétique n'est pas la plus grave. Celle où l'adolescent(e) ne rentrerait que le lendemain matin sans avoir préalablement averti ses parents est jugée comme la moins acceptable avec 45% des répondants qui la mentionnent en tout premier lieu.
Alors, la question n'est pas de savoir si nous sommes trop fermés par rapport à la consommation de marijuana ou trop ouverts face à la consommation d'alcool, deux torts ne feront jamais une raison, mais nous devons, en tant que société, assumer nos comportements et leurs conséquences.