Bonheur et pandémie : ce qu’il faut retenir

Bonheur et pandémie : ce qu’il faut retenir

L’indice de bonheur Léger (IBL) analyse le bonheur des Québécois depuis maintenant 14 ans. Déjà, nous avions publié des résultats consternants en mai dernier sur les effets de la pandémie sur le bonheur. Jamais le niveau de bonheur de la population n’a atteint un si bas plancher.

 

L’IBL continue de collecter systématiquement des données sur le bonheur des Québécois. Aujourd’hui, nous vous dévoilons l’évolution des résultats en trois temps.

  • Entre le 1er janvier et le 12 mars 2020 (pré-pandémie)
  • Entre le 13 mars et le 7 mai 2020 (milieu de crise)
  • Entre le 8 mai et le 22 septembre 2020 (post-crise)

 

L’indice de bonheur (IBL)

Alors que l’IBL atteignait plus de 75,00 points à la fin de l’année 2019, il a chuté drastiquement en plein cœur de la pandémie pour se relever progressivement et retrouver son niveau pré-pandémique.

 

Évolution de l’IBL depuis 10 mois

 

Comme on le remarque depuis quelques années, l’IBL croît avec l’âge. Un écart d’environ 7 points sépare l’IBL des personnes plus jeunes à celui des personnes plus âgées. En plein cœur de la crise, cet écart avait grimpé à plus de 13 points, démontrant clairement les effets néfastes du confinement sur le bonheur des plus jeunes. Cet écart, heureusement, s’est resserré à 6,30 points.

 

Des tendances fortes

Si l’IBL est revenu à son niveau pré-pandémique, on remarque que certains facteurs ont évolué. Souvent négativement, mais parfois positivement.

 

Les points négatifs

a) Le travail (-7%)

 Les Québécois sont moins nombreux à se déclarer satisfaits de leur travail, cette proportion passant de 60% à 53% pendant la pandémie, puis remontant légèrement à 55% par la suite.

b) Les relations sentimentales (-8%)

On remarque le même phénomène au niveau de la satisfaction face à leurs relations sentimentales, ce taux de satisfaction passant de 56% à 48% en pleine crise pour ensuite remonter à 52% dans les derniers mois.

c) Les relations familiales (-12%)

Ce sont assurément les relations familiales qui semblent le plus fortement affectées par la crise de la COVID-19. Le nombre de personne décrivant leurs relations familiales de chaleureuses et sympathiques n’a cessé de chuter, passant de 62% à 57%, puis à 50%.

d) L’amitié (-4%)

La pandémie et les restrictions qu’elle impose ont certainement affecté les amitiés. Alors que 29% des Québécois évaluaient à 4 et plus leur nombre d’amis véritables, cette proportion a baissé à 26%, et à 25% plus récemment.

e) L’amélioration de son bonheur (-8%)

Preuve de l’impact négatif de la pandémie sur le bonheur, les Québécois sont moins nombreux à considérer que leur niveau de bonheur, dans la dernière année, s’est amélioré. Cette proportion est passée de 47% à 39% pendant la crise et il est demeuré le même depuis.

 

Les points positifs

a) La conscientisation (+10%)

Les Québécois sont maintenant beaucoup plus nombreux à se sentir concernés par ce qui se passe dans notre société. Cette proportion est passée progressivement de 65% à 74%, et est maintenant à 75%.

b)Les finances personnelles (+9%)

Malgré ce que l’on pourrait croire, l’état des finances personnelles des Québécois n’a cessé de progresser depuis le début de l’année. Alors qu’ils étaient 65% à le considérer de bon ou très bon en période pré-pandémique, ce pourcentage est passé progressivement à 67% en pleine crise, puis à 76%.

c) La connaissance (avec un petit c) (+15%)

Autre effet direct de la crise de la COVID-19, les Québécois sont beaucoup plus nombreux à se considérer bien informés sur ce qui se passe ici et ailleurs dans le monde. Alors que 71% se considéraient comme bien informés, cette proportion est passée à 80% et même à 86% aujourd’hui.

d) La générosité (+2%)

Peut-être est-ce dû à un meilleur état de leurs finances personnelles ou à une générosité stimulée par la pandémie, toujours est-il que la proportion de Québécois qui font des dons d’argent est passée de 46% à 48%, et même à 59% tout récemment.

e) L’optimisme (+4%)

Signe que la période que l’on vit actuellement n’est pas facile, les Québécois sont de plus en plus nombreux à penser que la société de demain sera meilleure que celle d’aujourd’hui, cette croyance passant de 46% à 48% et, dernièrement, à 52%.

 

Note : Pour la presque totalité des 10 points mentionnés, il existe des écarts importants entre les personnes plus jeunes et celles plus âgées, des écarts presque tous en faveur de ces dernières.

 

AUTEUR : Pierre Côté