COVID-19 : bonheur et travail, la nouvelle réalité
Dans un nouveau contexte de travail, inimaginable encore il y a à peine six mois, l’IBL-T a voulu faire la lumière sur ce qui se dit, s’entend et se vit. Alors que la pandémie actuelle a poussé le pendule du télétravail à l’autre extrémité, que ressort-il de cette situation exceptionnelle?
L’indice de bonheur Léger au travail (IBL-T) est devenu une référence dans le domaine pour évaluer la notion de bonheur au travail. Cet indice (noté sur 100) est calculé en fonction de dix facteurs clés et pondéré selon leur impact sur le bonheur au travail. L’IBL-T moyen de l’ensemble des Québécois se base sur les résultats de dizaines de milliers de répondants.
Tous les indicateurs sont dans le rouge
En comparant les résultats de 5 534 répondants au test de l’IBL-T avant et pendant la crise de la COVID-19, il est clair que le bonheur au travail, tout comme le bonheur personnel, est à la traine. Et c’est ainsi partout, sans exception. L’IBL-Test en baisse de 4,50 points, passant de 74,50 avant la pandémie à 70,00 pendant la pandémie.
Quant aux dix facteurs de bonheur au travail, ils sont tous en recul. Sans surprise, c’est le duo indissociable reconnaissance/sentiment d’appartenance qui est le plus durement affecté. Un écart de 5,20 points dans le cas du premier (70,90 vs 65,70) et de 6,00 points dans le cas du second (71,50 vs 65,50).
Voici la liste des dix facteurs de bonheur au travail et leur écart créé par la pandémie. Ils sont en ordre d’impact et d’influence sur le bonheur des travailleurs.
1) La réalisation de soi - 4,50 points
2) Le climat de travail - 3,80 points
3) L’intégrité (capacité de rester soi-même et fidèle à ses valeurs dans une organisation) - 3,30 points
4) La reconnaissance - 5,20 points
5) Le sentiment d’appartenance - 6,00 points
6) La correspondance (les tâches que je fais correspondent à celles que je veux faire) - 3,44 points
7) Le respect/civilité - 5,30 points
8) L’équilibre (ma charge de travail est-elle optimale) - 2,00 points
9) Le dépassement (possibilité de me dépasser, de croître dans l’organisation) - 5,40 points
10) La rémunération - 3,60 points
Et malgré tous les éléments positifs que le télétravail apporte, la conciliation travail et vie personnelle est aussi en baisse de 5,60 points depuis le début de la pandémie.
Le taux net de recommandation (TNR) en chute libre
Le taux net de recommandation nous en apprend beaucoup sur ce que les employés pensent de leur employeur. Le TNR est un calcul simple. Nous demandons aux répondants de noter sur 10 leur intention de recommander ou non leur employeur à des proches. Plus la note est haute, plus ils sont des promoteurs de l’entreprise. Plus la note est basse, plus ils en sont les détracteurs.
Sont considérés comme des promoteurs ceux qui évaluent à 9 ou 10 leur intention de recommander leur employeur. Ceux dont l’évaluation se situe entre 6,5 et 8,5 sont passifs. Enfin, les détracteurs sont ceux dont l’évaluation est inférieure à 6,5.
Le taux net de recommandation est le pourcentage de promoteurs moins le pourcentage de détracteurs. Alors que ce taux était de 7,85% pour l’ensemble des travailleurs avant la pandémie, il est maintenant passé à – 6,59%. Une chute de 14,44%.
En résumé, il y a plus de travailleurs qui sont enclins à décrier leur employeur qu’à le louanger. La marque employeur, c’est très exactement ça.
La pandémie nous affecte tous. Tant dans notre bonheur personnel que dans celui au travail. Par contre, comme le dit l’expression, « rien ne dure »…
AUTEUR : Pierre Côté