Petite confrontation intéressante actuellement sur le site de l'IRB. Petite leçon 101 aussi de ce que l'on aime montrer et ce que l'on préfère cacher.

Deux programmes différents. Deux façons de voir les choses. Le financement public des garderies à 7$ d'un côté et le financement public des écoles privées (jusqu'à 60% de leur coût de fonctionnement) de l'autre. Le premier programme, tous les gouvernements s'en arrachent la paternité ou la pérennité, c'est selon. Une belle façon d'afficher toute sa sensibilité, son empathie et sa fibre sociale-démocrate. D'affirmer que notre société en est une ou l'équité est érigée presque en système.

Le second, motus et bouche cousue. On n'en parle pas. Le moins possible. Ce n'est pas pour rien que plus du tiers des Québécois ignorent qu'un tel financement des écoles privées existe. On ne pavane pas avec ce programme comme avec celui des garderies. Mais alors, pourquoi existe-t-il? Pour faire plaisir. À ceux qui  le demandent, qui sont bien nantis et bien placés. À ceux qui nous dirigent. Un financement qui est presque devenu, au fil des ans, un droit acquis.

L'IRB a demandé aux Québécois ce qu'ils pensaient de ces deux programmes. Les graphiques de l'article sur le site sont assez révélateurs. L'un est équitable, l'autre ne l'est tout simplement pas. 

Ainsi, le financement des garderies à 7$ récolte 40% d'appui alors que 23% s'y opposent pour un différentiel de + 17% en faveur de ce programme. Dans le cas du financement des écoles privées, 15% se disent en accord alors que 58% sont contre. Différentiel de -43% contre ce programme.  La réponse est claire, le jugement, sans équivoque.

Et quelles sont les personnes les plus en désaccord avec le financement des garderies à 7$ alors qu'elles sont, et de loin, les plus en accord avec le financement des écoles privées? Les personnes affichant les plus hauts revenus de notre société. L'argent exacerbe l'individualisme et étouffe le collectivisme.

Oui, l'argent contribue au bonheur, mais ne rend pas forcément meilleur.