Publié le 4 décembre 2011
Je vous ai rarement parlé de mes enfants. Une fille de 22 ans et un gars de 24 ans. Ils sont tout simplement fantastiques et représentent sans doute ma plus grande source de fierté et d'accomplissement. Une, sinon la principale raison qui me fait penser que la société de demain sera meilleure que celle d'aujourd'hui.
Leurs valeurs sont fortes, leurs convictions aussi. Ils sont intègres, critiques et sensibles aux différentes réalités sociales. Ils militent pour différentes causes et souhaitent l'égalité et l'équité. Ils ne sont pas riches, mais ils se débrouillent et se contentent de peu.
L'autre jour, on discutait musique (ils sont assez branchés) et, comme tous les jeunes, ils se procurent la musique de façon numérique. Je leur tends alors un petit piège et leur demande, naïvement : « Évidemment, la musique que tu télécharges, tu la paies? » Ils se regardent, échangent un petit sourire coupable et me le renvoient : « Ben voyons pops, tout le monde le fait. Pis de toute façon, on n'enlève pas vraiment des revenus aux artistes, ça s'en va tout aux producteurs pis aux vautours qui les entourent ».
Belle façon de se justifier. Pourtant, il y a encore quelques années, deux ou trois tout au plus, ils se faisaient un devoir et un honneur, tous les deux, d'acheter les CD et de les télécharger. Plus maintenant ou plus rarement. Pourquoi? Trop facile, trop commun, trop banal. Ce n'est plus perçu comme un vol, un geste illégal. . . Même de la part de bonnes personnes remplies de bonnes intentions et prônant pour la justice sociale, l'équité et la solidarité.
J'ai posé la question, via l'IRB, si les gens téléchargeaient de la musique sans payer. Résultats : 37% avoue le faire. On se doute bien que dans la réalité, ce chiffre est plus élevé. Pour la catégorie d'âge maintenant des 18-24 ans, celle de mes enfants : 72% avoue le faire. Le double. Donc, en réalité, presque tous les jeunes.
Et bien je suis désolé, mais c'est du vol. Peu importe son âge, ses revenus, les pratiques populaires et la façon dont le partage des revenus s'effectue entre les différents intermédiaires séparant l'artiste du consommateur, ce geste demeure illégal. Un point c'est tout.