La religion, bientôt exclue du Temps des Fêtes?

Même en cette période de Noël, le « gâteau ne lève plus ». Il manque assurément des ingrédients, plusieurs ingrédients. Ils sont probablement même périmés. Les données de l'enquête de l'IRB nous incitent, à tout le moins, à nous poser la question suivante : « Quelle sera dorénavant la place de la religion, mais surtout de celle de cette institution qu'est l'Église catholique dans nos vies »? 

Une fête d'abord familiale, ensuite commerciale et, finalement, religieuse.

Les enquêtes de l'IRB font ressortir toute l'importance de cette fête pour la famille : 55 % des répondants associent cette période d'abord comme une occasion de voir la famille, alors que seulement 11 % la considèrent comme une période de recueillement.

Cette marginalisation de l'aspect religieux associé à la période des Fêtes prend tout son sens lorsqu'on réalise qu'au Québec, 60 % se disent croyants, mais que 88 % d'entre eux ne sont pas pratiquants.

Plus encore, 74 % des répondants se montrent soit indifférents (18 %), soit méfiants (28 %), ou encore amers (18 %) voire agressifs (7 %) face à l'Église catholique.

Dans ces circonstances, il n'est pas surprenant d'apprendre que 58 % des Québécois n'iront pas à la messe de Noël et que parmi ceux et celles qui y assisteront, 11 % le feront par obligation (18 % chez les 18-24 ans), 18 % par plaisir et seulement 14 % par croyance (22 % et 21 % chez les 55 ans + et les personnes issues de grosses familles)?

Ces données viennent en appuyer d'autres qui démontrent la largeur du fossé qui existe entre la foi dans son sens le plus large et la manifestation concrète de cette foi à travers la religion et l'Église catholique. Manifestement, la religion catholique et surtout l'institution qui la représente ont beaucoup perdu de leur légitimité.

Et ce désaveu s'exprime plus fortement pendant la période des Fêtes alors que l'aspect religieux de Noël semble glisser sous le tapis… avec les miettes de table du Réveillon.