La solitude est intérieure!

La solitude est intérieure!

 La solitude est un état qui n'a souvent rien à voir avec son statut.

C'est du moins l'impression de la majorité des Québécois. Ainsi, les trois quarts d'entre eux (75%) croient que les gens qui ont des vies actives tant sur le plan social que familial et professionnel ne sont pas à l'abri de la solitude.

Les répondants à l'enquête vont encore plus loin. Ils sont presque les deux tiers (62%) à penser que la solitude est plus difficile à vivre et à accepter lorsque l'on vit bien entouré, mais qu'on ne peut jamais partager ses pensées, ses peurs et ses angoisses. À l'opposé, ils ne sont que 32% à penser que cette solitude est davantage pénible lorsque l'on vit seul avec peu ou pas de personnes dans sa vie avec qui partager son quotidien.

La pire des solitudes, selon ces résultats, serait donc intérieure. Une solitude sournoise qu'on ne voit pas, qu'on ne soupçonne pas, mais qui gruge et ronge le moral.

Cette donnée en rejoint d'autres déjà recueillies par l'IRB qui démontrait une certaine réserve à se livrer, une certaine censure des individus par rapport à des sujets, des pensées ou des événements qu'ils ne peuvent ou ne veulent aborder, même avec leurs meilleurs amis. L'étendue du jardin secret est parfois surprenante.

Philosophiquement ou conceptuellement, une nette tendance se dessine face à la solitude. Presque la moitié (48%) considère qu'au fond, chaque personne dans la vie est fondamentalement seule alors que le quart (25%) n'adhère pas à cette idée. Bien bon pour eux d'ailleurs, car l'IRB moyen de ce groupe est nettement supérieur (8 points) à celui des autres. L'autre quart des répondants se montrent ambivalents et ne peuvent se prononcer clairement sur cette hypothèse.

Une société qui n'aide pas

La solitude est-elle plus difficile à accepter et à supporter en 2012 qu'elle ne l'était avant? Il semble que oui et de façon significative d'ailleurs. Les Québécois sont deux fois plus nombreux à le penser qu'à rejeter cette hypothèse (41% vs 22%). Et les jeunes de 18-24 ans constituent le groupe, de loin, le plus nombreux à penser qu'il en est ainsi en 2012 (57%). Un peu inquiétant.

Cette attitude négative, on s'en doute bien, n'est pas sans affecter l'IRB des gens qui pensent ainsi, une différence de quatre points séparant leur niveau de bonheur de celui des personnes qui n'adhèrent pas à cette idée (74,60 vs 78,70).