Le bonheur au travail, bien plus qu’une forte tendance
En 2009, il y a déjà plus de 10 ans de cela, Jobboom avait mandaté l’IBL-T pour identifier et classer les valeurs au travail selon les Québécois.es. Déjà, le plaisir arrivait en troisième position de ce classement, et au deuxième rang des valeurs importantes pour les boomers.
« Ce n’est pas que les [milléniaux] n’accordent pas une grande importance au plaisir. Seulement, ils accordent encore plus d’importance à d’autres valeurs », précise Pierre Côté, fondateur de l’Indice de bonheur Léger au travail.1
Depuis, cette tendance à privilégier le plaisir et le bonheur au travail n’a fait que s’accroître au sein des différentes générations, comme le démontre les résultats d’une étude réalisée par Academos auprès de 1 268 jeunes québécois de 14 à 26 ans2 et à laquelle monsieur Côté a participé en tant qu’expert.
Cette étude cherchait à comprendre les craintes et les attentes des jeunes face au milieu du travail. Huit constats ont émergé de cette recherche. L’un d’entre eux est clair. « [L]es 16 à 24 ans priorisent le plaisir et le bien-être avant le prestige et l’argent. » Les valeurs partagées par les milléniaux et membres de la génération Z semblent évoluer et s’apparentent à celles des générations qui les précèdent.
Quand on leur demande les principales caractéristiques qu’ils recherchent chez leur futur patron, les répondants espèrent tout d’abord que ce dernier leur permette d’avoir une bonne conciliation travail-vie personnelle (43 %), puis qu’il leur offre de la reconnaissance face au travail accompli (38 %).
À la question « Une fois que tu seras sur le marché du travail, à quel mot aspires-tu à ce que ta carrière corresponde le plus? », les jeunes interrogés répondent largement avec le mot bonheur (37 %). Eh oui, le mot bonheur ! Pourquoi ? Parce que pour les jeunes, toujours selon cette étude, réussir sa vie professionnelle signifie « être heureux et ne pas avoir l’impression d’aller travailler parce qu’on doit le faire, mais plutôt parce qu’on veut le faire ».Pour eux, travailler devrait être un plaisir.
D’ailleurs, lorsqu’on leur demande de classer 12 valeurs au travail en ordre d’importance, ces mêmes jeunes classent le plaisir en tête de liste (score de 8,9 sur 10), avant la santé et bien-être (8,2) et le climat de travail (7,7).
À l’heure actuelle, une entreprise peut-elle se permettre d’avoir des employés malheureux ? La nouvelle génération d’employés a vraisemblablement des attentes particulières face à leur patron actuel ou futur, et s’y adapter pourrait représenter un choix judicieux, voire rentable pour tout employeur.
Sources :
1 https://www.jobboom.com/carriere/le-travail-en-12-valeurs/
2 Academos est un OBNL québécois qui connecte les jeunes de 14 à 30 ans avec la réalité du monde du travail. Sondage réalisé sur la plateforme en ligne SurveyMonkey. Les répondants inscrits sur Academos ont été invités à compléter le sondage par courriel en décembre 2018. Le sondage a également été promu sur Facebook en janvier 2019. Veuillez noter que les femmes sont surreprésentées dans l’échantillon du sondage (70,9 % sont des femmes et 28,5 % sont des hommes). Pour connaître la méthodologie complète du sondage, veuillez consulter ce lien : https://academos.qc.ca/wp-content/uploads/2020/01/La-ge%CC%81ne%CC%81ration-Z-du-Que%CC%81bec-et-sa-vision-du-milieu-du-travail.pdf