Le Québec: Tolérant, exceptionnel, mais avec encore beaucoup à faire!
Le Québec : Tolérant, exceptionnel, mais avec encore beaucoup à faire!
Ainsi, les deux tiers des répondants (67 %) considèrent que le Québec est une société tolérante alors que l'autre tiers (33 %) émet des doutes sur cette sacro-sainte tolérance dont on aime tant se vanter.
Mais, en analysant bien les résultats, on réalise que cette tolérance que l'on s'attribue possède une couleur, un visage, celui de l'âge et de l'argent. C'est comme si, avec le temps (et très souvent l'argent), on regardait la société avec des lunettes davantage roses, avec un regard plus complaisant et moins critique de ce que nous sommes en réalité. On se ménage et on a tendance à se donner bonne conscience plus facilement.
Les plus jeunes (et souvent les plus pauvres) sont confrontés, eux, à une réalité différente, moins rose et moins complaisante. Lesquels voient les plus clairs? Bonne question.
Qualité de vie exceptionnelle
Dans des proportions presque similaires (64 %), les Québécois considèrent que la qualité de vie que l'on retrouve ici est exceptionnelle et presque unique au monde alors que 35% des répondants partagent plus ou moins (28 %) ou pas du tout (7 %) cette opinion.
Dommage pour ces derniers, car l'IRB des personnes qui le pensent se situe à 72,10 alors qu'il grimpe de presque 10 points (81,50) pour les personnes qui pensent au contraire que le Québec est cette société exceptionnelle et presque unique au monde. Plus critiques, les hommes, sont nettement moins nombreux que les femmes à penser ainsi (58 % vs 70 %).
De l'amélioration à faire
Les chiffres précédents sont-ils bons? L'appréciation que l'on fait de notre société est-elle exagérée ou sous-estimée? Difficile de se prononcer sans comparables, mais une chose est sûre, les Québécois considèrent que l'on pourrait être une meilleure société.
Les trois quarts (74 %) pensent que comme société, nous pourrions nous améliorer encore « passablement » et le quart (24 %)« un peu » alors qu'un maigre 2 % croît « plus ou moins » possible d'améliorer l'actuelle société québécoise.
Ce qui frappe le plus dans l'analyse de ces données, c'est de constater, une fois de plus, l'écart important de vision entre les jeunes et les plus âgés. Ainsi, 83 % des 25-34 ans considèrent que l'on puisse, collectivement, s'améliorer encore passablement contre seulement 64 % des 55 ans et plus.
Les Boomers, une fois de plus, démontrent qu'ils sont de plus en plus « off » et se contentent de maintenir leurs acquis. Ils demeurent encore convaincus, dans une très large mesure, qu'ils ont créé la société idéale et que cette dernière leur en sera redevable éternellement.
Vous doutez de cette affirmation? Sachez qu'alors que 38 % des Québécois croient que les jeunes d'aujourd'hui feront de demain une meilleure société, cette proportion chute à 25 % chez les Boomers alors qu'elle bondit à 56 % chez les 18-24 ans.
Les exemples démontrant ces écarts entre Boomers et les Y seraient assez nombreux pour noircir plusieurs pages, l'IRB l'ayant démontré à maintes reprises.
Jamais la thématique « Tasse-toi mon oncle » de la célèbre et controversée campagne publicitaire de Volkswagen d'il y a quelques années n'a semblé aussi pertinente et fondée qu'aujourd'hui par rapport aux Boomers.
N'empêche, pour conclure, que le Québec, si ce n'est pas le paradis, c'est loin d'être l'enfer, sinon, ils ne seraient pas plus de la moitié (51 %) à vouloir y passer le reste de leur vie, alors qu'un peu plus de tiers (36 %) souhaiteraient un petit séjour de 2 ou 3 ans dans un autre pays, histoire de se dépayser un peu. Seulement 3 % souhaiteraient quitter définitivement le Québec et pour ces derniers, ce n'est pas le bonheur, leur IRB n'étant que de 64,60, 15 points en dessous de celui des personnes qui souhaitent vivre ici le reste de leur vie (81,40).