Leçon du Bhoutan!

Le Bhoutan, ça vous dit quelque chose? La majorité d'entre nous ne connaît ce petit pays d'Asie que par son original BNB (Bonheur national brut) qui a préséance sur le PIB (Produit intérieur brut) ou encore le PNB (Produit national brut). La plupart du temps, c'est en rigolade que l'on y réfère. Jamais sérieusement. Comme si les Bhoutannais étaient des extraterrestres ou des bouddhistes qui en fument du bon. Le scepticisme par rapport à cette notion de BNB du Bhoutan, la condescendance même, est bien palpable partout en Occident et particulièrement auprès de nos dirigeants politiques. Cependant, lorsqu'on s'informe sur ce qu'est vraiment le BNB, on réalise rapidement que ce pays a compris, bien avant tous les autres, où devrait se situer les priorités. Pour eux, l'économie représente un outil et non pas une fin en soi. La différence fondamentale écrit la chercheure Johannes Hirata qui a étudié ce BNB sous toutes ces coutures, c'est que, partout dans le monde, les différentes propositions formulées ne survivent au débat politique que si elles contribuent à la croissance économique, alors qu'au Bhoutan, elles doivent être justifiées par le fait qu'elles sont « favorables au bien-être des citoyens ». N'est-il pas évident que cette dernière approche est beaucoup plus sensée? Si on appliquait ici la philosophie du BNB du Bhoutan, croyez-vous que l'on dépenserait 29 milliards de dollars pour 65 avions F-35? Que l'on accorderait des baisses d'impôts aux pétrolières et aux compagnies? Dois-je continuer? Bien humblement, mais très justement, la mission et les objectifs poursuivis par l'IRB sont très similaires à ceux qui encadrent et définissent le BNB Bhoutanais. Mais ici, le mur est solide, compact et fabriqué de béton armé.