Prix élevé pour une vie de couple!

J'avoue, je suis presque tombé en bas de ma chaise lorsque j'ai pris connaissance de certains résultats d'une enquête de l'IRB consacrée à la solitude. Ça ne m'arrive pas souvent. Habituellement, j'anticipe les résultats et je ne me trompe guère.

Appelé à évaluer sur une échelle de 10 (1 signifiant pas vraiment ouvert au compromis et 10 très ouvert aux compromis) le niveau de compromis que chacun est disposé à consentir pour faire durer leur vie de couple, la moyenne s'élève à 8,38. Oui, 8,38. Peut-être que je suis dans le champ, mais ça m'apparaît incroyablement élevé.

Mais avec du recul, cette donnée prend tout son sens et s'inscrit en ligne avec l'ensemble des données recueillies par l'IRB sur le sujet. On comprend mieux pourquoi deux personnes sur trois, dans une relation de couple, cherchent d'abord le confort et la sécurité plutôt que la passion. Compromis et passion ne font pas une bonne paire. Si cette dernière est souhaitée, elle n'est cependant pas nécessaire. Elle agit comme une sorte de valeur ajoutée. Tant mieux si elle est présente et tant pis si elle ne l'est pas.

On comprend mieux aussi pourquoi les gens font tout pour éviter la solitude. Une personne sur quatre aurait tendance à maintenir et étirer une relation amoureuse ou sentimentale qui bât de l'aile plutôt que se retrouver seul, et je soupçonne ici les répondants d'avoir sous-estimé cette volonté.

Avec un niveau de compromission à 8,38, c'est donc dire qu'une très forte proportion de gens est prête à s'oublier, à piler sur leurs valeurs, à refouler des éléments importants qui les définissent et les caractérisent pour demeurer en couple.  On adopte la couleur ambiante plutôt que d'afficher ses propres couleurs. On mise sur le gris, le beige et le blanc cassé. On pourrait aussi interpréter ce résultat comme un certain signe de lâcheté. Un manque de courage de s'affirmer et de s'assumer. Et on se demande pourquoi les couples ne durent pas plus longtemps?

Vous savez, c'est Abraham Maslow qui disait, il y a cinquante ans, que pour atteindre un certain niveau de bonheur, il fallait se défaire et se détacher des conditionnements sociaux. C'est-à-dire d'être authentique, de rester fidèle à soi-même, à ses opinions et ses valeurs plutôt que d'agir selon ce que la société, la famille. . . Et le conjoint ou la conjointe voudrait que l'on soit. J'ai validé la pertinence de cet énoncé de Maslow et il ne se trompait pas. Plus les gens avouent agir en fonction de leur entourage, plus leur indice de bonheur (IRB) faiblit.