Publié le 4 mai 2011
Les dernières élections ont évidemment inspiré ce billet, mais le principe derrière celui-ci ne s'applique pas qu'à la politique. Que non.
Prenez deux minutes et vous réaliserez que l'homme (avec un grand H) comprend toujours trop tard. Il lui faut un genou à terre, parfois deux, avant de saisir ce qui se passe vraiment. Bien difficile ensuite de se relever. Et pourquoi attend-il autant? Parce qu'il a peur. Parce qu'il passe son temps à se protéger, à nier, à ne pas voir, à n'écouter que ce qu'il veut bien entendre et ce qui le conforte. Il espère que le temps passera, sans trop bouleverser son univers. Il s'accroche.
C'est vrai en politique, mais c'est vrai partout. En amour, en affaires, en amitié, etc. Les plus progressistes, les plus ouvertes sont les personnes qui ont cette capacité à réagir, à voir venir avant qu'il ne soit trop tard, avant que l'irréparable ne se produise.
On peut parler de clairvoyance, d'intelligence, mais je dirais surtout d'humilité et de sensibilité. Sans ces deux caractéristiques, on ne peut qu'un jour frapper un mur. . . Et espérer qu'il ne soit pas fait de béton armé.
Les acquis, souvent, prennent leur valeur par la difficulté que l'on a eue à les obtenir, mais cette difficulté ne les garantit pas pour autant, d'où la grande douleur d'en perdre, ne serait-ce qu'un peu. Ils constituent une arme à deux tranchants. Ils nous motivent d'abord et nous étouffent et nous aveuglent ensuite.
Anticiper un coup, même deux ou même trois, n'est pas un comportement défaitiste, mais plutôt une attitude mature et responsable qui permet, peut-être, de les éviter.