Publié le 2 août 2009
J'ai le plaisir de lire actuellement "L'avalée des avalés" de Réjean Ducharme. Et il y a une définition du bonheur qu'il fait porter à son personnage principal qui n'est pas sans m'interpeller. Je vous le cite.
"Il ne faut pas avoir vécu bien longtemps pour pouvoir tirer de justes conclusions à propos du bonheur. Je me moque, d'un rire égal et superbe, de la joie comme de la tristesse. Je sais que la joie est immanente, que, quoi que je fasse, je devrai toujours en repousser les assauts réguliers comme le tic-tac d'une horloge. Je veux dire: on ne peut s'empêcher de se sentir heureux aujourd'hui et malheureux demain. Un jour on est gai. L'autre jour on est écoeuré.On ne peut rien ni pour ni contre ça. On fait l'effort de s'en ficher, quand on est sage, quand on vit sa vie. Les alternances de joie et de tristesse sont un phénomène incoercible, extérieur, comme la pluie et le beau temps, comme les ténèbres et les lumières. On hausse les épaules et on continue. Fouette, cocher!"
Et il n'avait que 26 ans lorsqu'il a écrit ça!