Publié le 18 janvier 2011
Dans un dossier choc à paraître la semaine prochaine sur le site de l'IRB, on y apprend, entre autres, que 87% de la population a une fausse perception des prestataires de l'aide sociale. Les "BS" comme on les appelle. Oui, 87% considèrent que les "maudits BS" qui abusent et profitent du système sont plus nombreux que la réalité.
Et cette réalité, les gens préfèrent ne pas la savoir, l'ignorer. C'est plus simple, moins dérangeant. Dans les faits, cette proportion d'abuseurs et de profiteurs n'est que de 5% ou 6%. Dans la tête des gens, ils sont légions. Imaginez, plus du quart de la population croït que cette proportion d'abuseurs est supérieure à 40%. Presque la moitié croit qu'ils sont plus de 30% à "fourrer" le système.
Des fausses peceptions que nos dirigeants et nos gouvernements ne font rien pour changer. Ces chiffres, ils les connaissent, mais se gardent bien de les communiquer. La honte, c'est précisément là quelle se situe. Comment peut-on, dans ce contexte de désinformation, aborder et discuter froidement et franchement une question aussi délicate alors que les perceptions sont si loin de la réalité? Impossible. La partie est perdue d'avance pour les pauvres. C'est toujours ainsi.
En passant, savez-vous quelle est la proportion des gens qui abusent du système, mais de l'autre côté du spectre. C'est à dire en camouflant des revenus, en n'en déclarant qu'une partie, etc, etc.? 10%. Le double. Mais on préfère taper sur les BS. C'est plus payant politiquement que sur ceux qui ont de l'argent même si les sommes récupérées chez les pauvres ne sont en rien comparables à celles récupérées chez les plus riches.