Le bonheur
Une notion subjective et relative
L’écrivain et homme politique français André Malraux disait : « Le bonheur est pour les imbéciles », en ce sens qu’il est utopique de croire qu’on peut atteindre un état absolu alors qu’on se trouve dans un monde relatif. Et qu’il faut être un parfait imbécile pour croire y parvenir un jour.
« On devrait mourir lorsqu’on est heureux » chantait Jacqueline Dulac en démontrant bien la difficile, voire impossible quête que représente l’atteinte du bonheur parfait ainsi que l’ultime valeur de cet état.
De nombreux philosophes, intellectuels et chercheurs se sont prononcés sur la question du bonheur, et la seule conclusion sur laquelle tous s’entendent, c’est que le bonheur est une notion subjective et relative. Et c’est parce qu’elle est si subjective et relative que tant de discussions et de débats entourent l’hypothétique définition du bonheur et surtout, les différents moyens de l’atteindre.
Le bonheur, paradoxe social
De nos jours, le bonheur semble davantage tourné vers l’externe que vers l’interne, et l’image de la réussite que nous impose la société est telle qu’un aveu de non-bonheur équivaut à celui d’avoir échoué sa vie. C’est sans doute ce qui explique un certain paradoxe qui veut que la vaste majorité des individus a tendance à s’estimer heureux ou très heureux, alors que la vie de tous les jours nous envoie de plus en plus de signes contraires.
Plusieurs penseurs critiquent la société contemporaine et ses différentes exigences, davantage axées sur la consommation, sur la notion de l’avoir plutôt que sur celle de l’être et sur l’obligation de performance, comme si le mieux ne pouvait s’obtenir que par le plus.
Certains prétendent même que les nombreux plaisirs de la société moderne, artificiels, sensationnels et éphémères, masquent la vraie recherche du bonheur, éloignent l’individu d’une spiritualité minimale mais essentielle et réduisent le bonheur à une notion simpliste, matérialiste et quantifiable.
Le bonheur, une question d’aptitude et d’attitude
L’atteinte du bonheur serait-elle liée à la capacité de chacun d’accepter ou de refuser la vie telle qu’elle est? Existe-t-il des personnes qui disposent d’une plus grande aptitude au bonheur que d’autres?
Abraham Maslow, le père de la psychologie dite « humaniste », croit que oui. Il identifie deux facteurs essentiels qui définissent cette aptitude au bonheur : régler des problèmes concrets plutôt que vivre replié sur soi et échapper aux normes sociales ou aux conditionnements sociaux.
En outre, il affirme que l’on obtient le bonheur en accédant à un degré supérieur de réalisation de soi.
Il existe également plusieurs autres modèles et théories qui valorisent entre autres la recherche et la concentration sur le « moment présent » pour atteindre un certain niveau de bonheur. En fait, toute activité, quelle qu’elle soit, qui exige une concentration de l’attention ici/maintenant nous rapprocherait de cet état, l’objectif étant de réussir à recréer ces conditions le plus souvent possible dans la vie de tous les jours. Cette attitude devient alors une sorte de philosophie, le bonheur prenant sa source dans une foule de petits gestes quotidiens.
Le bonheur peut également s’exprimer à travers une « participation cosmique » ou le sentiment de participer à quelque chose de plus grand que soi, quelque chose qui à la fois nous englobe et nous contient. On réfère ici au sens même de la vie et à une définition beaucoup plus spirituelle du bonheur.
D’un point de vue plus existentiel, le bonheur ne serait-il accessible que dans l’au-delà, après la mort? Certains croient que oui et que notre passage sur la terre ne serait qu’une étape préparatoire. Pour ces penseurs, ce n’est pas le but qui compte, mais le cheminement vers ce but.
Mais la plupart des penseurs et intellectuels s’entendent pour dire que le bonheur n’arrive pas tout seul. Il exige un travail sur soi. Le monde que nous avons dans la tête n’est pas le monde réel, et c’est l’opposition entre les deux qui nous rend malheureux. La dissonance et l’illusion ne sont jamais bonnes à entretenir, et il faut s’acharner afin que le monde que nous avons dans la tête soit le plus proche possible de celui qui est réel.
Une évaluation personnelle
Alors! Le bonheur est-il un concept abstrait, une réalité concrète, ou vacille-t-il entre l’un et l’autre? Il n’est certes pas facile de le cerner, de le circonscrire et encore moins de le définir. Ce n’est d’ailleurs pas le but de l’IBL (indice ), nous n’en avons pas la prétention. C’est cependant son évaluation qui nous intéresse, une évaluation qui prend toute sa source dans la perception des individus face à eux-mêmes et à la vie qu’ils mènent.
Et qui sait, peut-être trouverez-vous sur ce site des éléments qui vous aideront dans votre cheminement personnel…